Bienvenue dans les coulisses de l’événementiel.
Pour ce tout premier épisode de notre podcast Rencontres en coulisses, nous avons eu le privilège d’échanger avec un acteur incontournable du secteur : Benoît Trystram, concepteur-rédacteur événementiel, formateur, entrepreneur… et grand amateur de jeux vidéo.
Pendant une heure d’échange passionnant, Benoît revient sur son parcours atypique, son regard affûté sur les enjeux du secteur, son rapport à l’intelligence artificielle, et surtout sa vision très humaine de ce que doit être un “bon” événement aujourd’hui.
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🧭 De la régie au storytelling : un parcours qui ne suit pas la ligne droite
Benoît Trystram n’a pas attendu son diplôme pour plonger dans l’événementiel. Dès l’adolescence, il bidouille, monte des concerts, organise des soirées. À 15 ans, il fait de la régie pour du cinéma en plein air. Très vite, il comprend que ce secteur, aussi intense que créatif, sera son terrain de jeu.
Mais son parcours n’a rien de linéaire : il passe par les agences, les événements corporate, un burn-out en 2008, puis une pause… pendant laquelle il découvre une autre forme de gestion de projet : les guildes dans World of Warcraft.
Un jeu vidéo ? Oui. Mais surtout un laboratoire de leadership, de communication et de stratégie.
C’est là qu’il commence à écrire, qu’il publie un blog, puis devient contributeur pour Millenium, un média majeur du gaming. Ce détour par le monde virtuel le ramène ensuite dans le réel, avec une approche nouvelle : faire de l’événementiel un outil d’apprentissage, de transmission et d’engagement.
"Ce n’est pas parce que c’est un événement qu’il faut le penser comme un one-shot. Un bon événement se prépare, se vit, et surtout se prolonge."
🎤 Penser un événement comme une architecture de sens
Le métier de concepteur-rédacteur événementiel mêle stratégie, narration et logistique. L’événement est conçu comme une œuvre éditoriale : il s’agit de transmettre un message, de créer une progression logique, d’orchestrer les émotions et les actions du public.
L’approche repose sur trois leviers :
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Une stratégie claire, alignée avec les objectifs des commanditaires.
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Une création sur-mesure, pensée pour chaque contexte.
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Une structure narrative forte, qui porte le sens et l’impact.
Plutôt que de multiplier les effets spéciaux, l’objectif est de proposer une expérience mémorable, incarnée, avec des messages durables. Il ne s’agit plus seulement de “faire passer une bonne soirée”, mais d’activer une transformation, une prise de conscience, ou une envie d’agir.
🔄 Préparer le terrain… et assurer le rebond
L’événementiel ne se limite pas à sa durée. Trop souvent, les efforts fournis en amont ne sont pas prolongés. L’ensemble des messages, contenus ou engagements présentés disparaissent rapidement après la clôture.
Pour éviter cette perte de valeur, plusieurs outils sont à privilégier :
des formats dérivés (replays, extraits, podcasts)
des contenus à usage interne (fiches mémo, kits managers)
des dispositifs de suivi pour relancer la dynamique
Cette logique de post-événement s’inscrit dans une traîne longue : renforcer l’impact, faire durer le message, et rentabiliser l’énergie déployée pour la production.
On en parle dans notre article sur l’impact de filmer un événement.
🤖 L’intelligence artificielle, un outil parmi d’autres
L’intelligence artificielle s’intègre aujourd’hui dans de nombreux processus créatifs. Utilisée à bon escient, elle permet de dégager du temps, de structurer plus rapidement une présentation, ou de multiplier les scénarios conceptuels.
Cependant, l’IA ne remplace ni la vision, ni l’intuition humaine. Elle reste un outil d’assistance, pas une source d’inspiration. Elle permet d’optimiser certaines tâches, mais c’est toujours la clarté du message et la justesse du propos qui doivent guider la création.
🌱 Une démarche RSE concrète et appliquée
Face aux enjeux environnementaux et sociétaux, une transformation des pratiques événementielles s’impose.
La transition ne passe pas seulement par des discours, mais par une action réelle et mesurable. Cela implique :
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de revoir la logistique et les déplacements (transports doux, mutualisation des moyens)
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de limiter le gaspillage (équipements réutilisables, suppression des moquettes jetables)
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d’intégrer systématiquement les enjeux d’inclusion (accessibilité, diversité des publics)
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de mesurer et compenser l’empreinte carbone des productions
Il ne s’agit plus seulement de faire un événement “moins pire”, mais de le penser comme un levier d’impact positif.
🧠 Créer des formats plus ouverts, plus vivants
Les formats classiques (plénières, tables rondes, séminaires descendus) sont remis en question.
Une alternative s’impose progressivement : l’événement interactif, co-construit, dans lequel le participant devient un acteur de son propre parcours.
Inspiré par le game design, Benoît imagine des parcours scénarisés dans lesquels le contenu est débloqué par étapes, le collectif prime, et les décisions individuelles ont un poids. Un événement devient un jeu d’expérience, qui s’adapte au rythme et au niveau d’engagement de chacun.
Ce type de structure favorise l’attention, la mémorisation… et la satisfaction.
🔮 Quel avenir pour l’événementiel ?
Le secteur de l’événementiel traverse une mutation profonde. Accélérée par la crise sanitaire et géo-politique, prolongée par les impératifs écologiques, nourrie par les avancées technologiques, cette transformation redéfinit les contours mêmes de ce qu’on appelle un “événement”.
Trois grandes tendances se dégagent clairement :
1. L’expérience avant la forme
Les participants attendent plus qu’un simple rendez-vous : ils cherchent du sens, de la cohérence, de l’interaction. La réussite d’un événement ne se mesure plus à sa taille ou à son budget, mais à sa capacité à générer une émotion, un déclic, un engagement.
2. La sobriété comme moteur d’innovation
Faire moins, mais mieux. La contrainte écologique devient un levier créatif. Réduire l’empreinte carbone, limiter les décors jetables, repenser les déplacements : autant de défis qui stimulent l’émergence de formats plus responsables et intelligents.
3. L’hybridation durable
Le digital ne remplace pas le présentiel, mais il le prolonge, le prépare, l’amplifie. L’événementiel de demain sera hybride, avec des temps forts physiques enrichis par des contenus numériques récurrents. Un format qui permet de toucher plus large, plus longtemps, plus en profondeur.
📌 Ce qu’il faut retenir
L’événementiel est en mutation. Plus que jamais, les entreprises, les agences, les collectivités cherchent à concevoir des événements :
plus stratégiques,
plus sobres,
plus humains,
plus ancrés dans leur temps.
Vous pouvez suivre les réseaux de Benoît juste ici et découvrir ses différents supports :
Les témoignages, retours d’expérience et convictions exprimés dans ce premier épisode de Rencontres en coulisses offrent des clés pour évoluer, questionner ses pratiques, et expérimenter d’autres façons de faire.
Ce podcast s’adresse à tous ceux qui pensent que l’événementiel peut être un moteur de changement, un espace de pédagogie, de lien et de transformation collective.
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