Bonsoir et bienvenu pour cet épisode n°3 de Film Your Impact.

Est-ce que cela vous dirait d’être formé pour apprendre à vivre mieux avec moins, à être plus résilient et à enfin entamer cette transition écologique de manière efficace, positive et sans fausses bonnes idées ? Cette semaine, nous interviewons Hélène de Vestele, fondatrice de Edeni, une école de formation pour nos quêtes de sens.

Pour toi, est-ce important de nos jours de créer des activités à impact ?

Je pense qu’actuellement ce n’est pas juste important, c’est primordial.

J’avais pu discuter avec 400 entrepreneurs à une conférence, et à chaque fois ils me demandaient comment avoir une activité qui fonctionne ? Mais au-delà de la réussite d’un projet, posez-vous la question du sens, des coûts complets, de l’utilité de votre projet. Est-ce que c’est sain ? Est-ce que c’est écologique ? Est-ce que c’est éthique ? Si vous ne pouvez pas répondre par l’affirmatif à ces 4 questions : l’utilité, la santé, l’écologie et l’éthique, cela ne sert à rien de faire un projet qui ne va pas dans le bon sens pour l’Histoire. Il ne va pas durer. Si vous recherchez uniquement de l’argent avec votre projet, ça ne durera pas éternellement, et vous n’en retirerez aucune joie ni fierté. Alors qu’un projet qui a du sens et a pensé à son impact 100% positif, ne peut QUE réussir puisqu’il est vraiment utile et bien pensé !

Pourrais-tu nous parler de votre modèle économique ?

Edeni est une structure hybride, c’est-à-dire que c’est en partie une association (80% de nos activités) et 20% une S.A.S. Cette double structure a l’avantage de pouvoir toucher un public plus large et donc de dédoubler notre impact, avec toujours l’intérêt général au cœur du projet. Cela nous a été conseillé par des ONG ou des acteurs de l’ESS comme MakeSense, les Talents d’Alphonse, Simplon et de nombreux autres confrères ayant l’agrément ESUS, et donc une vraie recherche d’éthique, dans son impact comme dans sa gouvernance. Quand une entreprise reçoit une association, elle va penser (parfois à juste titre, j’ai pu le voir avec mes différentes expériences professionnelles) que l’asso n’est pas assez pro, un peu trop babacool ou pas assez organisée, un peu trop lente … Du coup, elle va la regarder de haut, tirer les prix (la valeur) vers le bas et ne va pas prendre les choses au sérieux. Alors que de se présenter en tant que cabinet de conseil en stratégie et transition environnementale, tout de suite nous avons beaucoup plus d’impact, de sérieux et c’est l’objectif excompté: que ces sujets deviennent capitaux pour tou·te·s. Nous voulons montrer que le sérieux a changé de camp, que l’utopie a changé de camp. D’un autre côté, l’association nous permet d’avoir une légitimité auprès de personnes qui voient les entreprises comme un outil purement capitalistique.

Pour le moment, mon associée et moi n’avons pas de salaires. Cela fait 2 ans que nous générons du revenu avec Edeni et nous réinvestissons tout pour nos formations. Nous sommes à un seuil encore bas pour générer des salaires à tou·te·s. Et en même temps cela nous permet de vivre dans une décroissance réelle et d’être inventives pour vivre à Paris avec 500€ par mois. Mais surtout d’être 100% dédiées à l’impact positif de notre projet et de ne pas être du tout court-circuitées ou influencées par l’argent.

Nous vendons nos prestations de formations. Pour les individus, nous sommes sur des tarifs sociaux solidaire et on a des tarifs normaux donc cela va de 100 à 800€ pour la formation sur 6 semaines (~50h). Et ensuite on vend les prestations à un tarif plus juste pour les entreprises parce que l’on crée une réelle valeur ajoutée. Nos tarifs sont d’ailleurs tout à fait minimes par rapport ce que d’autres prestations bien moins incarnées et impactantes peuvent proposer.

Aurais-tu une anecdote à raconter ?

Ce que l’on enseigne à nos stagiaires, nous l’appliquons à nous-même. Un jour je voulais absolument rencontrer Gunter Pauli, conférencier, « créateur » indirect de 2 millions d’emploi dans le monde circulaire, fondateur de la Blue Economy, c’est-à-dire une économie éco-systémique vertueuse qui veut s’éloigner du capitalisme libéral (bien qu’il y aurait à en redire) et qui s’appuie sur la régénération de la nature. C’est une personne qui voyage beaucoup, qui paraît être aussi insaisissable pour moi que Barak Obama. Un jour, j’avais appris qu’il venait à Paris, mais il n’a pas de téléphone portable donc très compliqué de le joindre. J’ai fini, au bout de 5 mois, par apprendre qu’il donnait une conférence sur Paris et j’ai réussi à avoir un rendez-vous avec lui ! Sauf que… manque de pot, le jour où j’avais rendez-vous, Emmanuel Macro est élu et du coup Gunter Pauli est invité à l’Elysée. Je perdais mon rendez-vous… Mais je n’ai pas lâché, je me suis dit que je n’enseigne pas aux gens qu’il ne faut pas abandonner pour le faire moi-même. Je suis donc allée devant l’Elysée et j’ai commandé un taxi car je savais qu’il allait reprendre l’avion. Quand il est sorti, j’ai lui ai dit qu’il n’avait pas besoin de commander un taxi, je lui en avais commandé un et que nous pouvions aller à Roissy ensemble.

Je l’ai donc accompagné sur le chemin, j’ai pu lui présenter Edeni et lui parler pendant 2h. A la suite de ça, nous avons même travaillé ensemble, il a employé Edeni pour travailler sur un rapport.

En tout cas, je n’ai pas abandonné et j’ai pu rencontrer Gunter Pauli. J’encourage tout le monde à ne pas avoir de tabou et surtout à ne pas glorifier des personnes.

Un conseil pour les entrepreneurs ?

Le plus grand conseil que je pourrai donner à des entrepreneurs, c’est surtout de réfléchir à vos motivations et vos raisons. Ça parait un peu bateau mais la plupart du temps, les gens veulent se lancer parce qu’ils ont envie d’être plus flexible, ils ont envie de travailler sur un truc qui a du sens, de fuir un patron qui était trop oppressant mais ça ce sont des « je n’en veux plus » et pas des « je veux ». Mais l’entrepreneuriat, c’est tellement difficile et il y a tellement d’écueils et de pièges qui nous attendent. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, la preuve, c’est que moi-même après plus d’un an de pause et de me demander ce qu’on allait faire, on s’est dit avec le collectif Edeni qu’il y a là un vrai besoin. Il fallait se lancer sinon ça serait refuser une mission de vie, d’aider des personnes qui pourraient en avoir besoin. Mais nous l’avons fait pour répondre à un vrai besoin, pas juste pour créer « notre » projet. Nous aurions tout aussi bien préférer renforcer une structure existante plutôt que de partir de zéro et réinventer la roue. Sur un même secteur, autant ne pas se faire concurrence dans l’ESS, c’est ridicule. Il y a parfois des guerres d’ego dans l’entrepreneuriat, alors sachons comprendre ce qu’on recherche vraiment et être honnête par rapport à ça.

Il n’y a rien de plus beau que de travailler en collectif, de se challenger, de rencontrer des gens. Honnêtement, cela correspond à très peu de personnes de vivre isolées dans leur coin. Au début c’est la liberté mais très vite, on se renferme sur soi-même. Mais si c’est pour être cœur d’une grande ville, là où il se passe pleins d’événements, là où il y a des interactions tout le temps, vous pouvez entreprendre quelque chose. Il y a tellement de besoins qui sont non résolus actuellement, si vous faites quelque chose qui a du sens, faites-le entouré et avec votre cœur et les bonnes motivations.

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Hélène de Vestele
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Merci à vous pour votre lecture. Edeni a lancé son financement participatif et a besoin de vous. Cela fait 2 ans qu’ils soutiennent les autres, et c’est la 1ère fois qu’ils demandent un retour. Donc n’hésitez pas à les soutenir financièrement, cela leur permettra de former des formateurs sur la transition écologique intégrale.

Et n’hésitez pas à les contacter si vous souhaitez en apprendre davantage sur la transition écologique !

C’est la fin de cet article et nous vous disons à la semaine prochaine pour l’article 4. Abonnez vous à la chaine YouTube !

Bonne soirée

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